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Ou encore appelé... Fléché, Fléché simple, Fléché standard, Fléché orienté, Schéma avec orientation, Schéma "tulipe"
Il s'agit à la base du mode de navigation le plus facile à dessiner et à comprendre, et de fait utilisé par bon nombre d'organisateurs de randonnées touristiques ou cartographiques. Il se décline à la base en 2 types : non métré (sans indication de distance) et métré (avec indication de distance), auxquels s'ajoute 1 variante : le boule-flèche exclusif.
Principe
Un boule flèche consiste tout d'abord
en une série de cases numérotées, comme le montre le schéma ci à droite
(extrait de l'ébauche du road book de la
Mini Ronde
Flandres Artois 2008). Chacune de ces cases se
réfère à une situation précise (carrefour, détail routier...) indiquant
l'itinéraire à suivre, en suivant pour cela l'ordre numérique (ou
alphanumérique) des cases.
Chaque route y est symbolisée par un trait. La boule précise le point d'origine, c'est-à-dire la route sur laquelle vous êtes censé vous trouver, et la flèche indique la direction à prendre.... Jusque là, rien de très sorcier!
Dans le cas présent d'un boule flèche "standard" (à la différence du boule flèche droit, expliqué par ailleurs), les situations reproduisent schématiquement et du mieux possible la réalité du terrain. Si la situation 21 évoque un croisement à angle droit, les situations suivantes 22, 23 et 24 s'efforcent de présenter à la fois tracé, courbure et angles des routes le plus exactement possible. Cette précision reste malgré tout relative : selon l'expérience de l'organisateur, et son choix de recourir ou pas à l'informatique pour préparer et rédiger son road book, il conviendra toujours d'interpréter et non pas de lire une situation. Car être à 100% précis, c'est purement impossible!
À titre d'aide, l'organisateur peut (mais ce n'est pas une constante!) ajouter une information se rapportant à telle ou telle situation : exemple en case 21, où un danger (les 3 symboles "!") et sa nature (rétrécissement de chaussée non signalé) précisent la situation ; de même en case 22 et 24, où vous êtes censés rencontrer respectivement une indication du nom de la rue empruntée et un signal de priorité à droite. Ces infos renvoient à une page trop souvent ignorée par l'équipage, à savoir la légende, qu'il convient de lire afin d'éviter de tomber dans certains pièges (par exemple, confondre une église avec un calvaire...).
S'il s'agit d'un boule flèche non métré, tous les carrefours successifs avec routes ou accès non interdits (= que l'on peut emprunter) doivent apparaître. Une exception toutefois : si l'itinéraire suit la même route pendant un certain temps sans doute ou équivoque possibles, on peut parfois trouver l'information RSVP ou RSP (= Rester Sur [Voie] Principale) ou encore sa variante belge SLR (= Suivre La Route) : il convient alors de poursuivre votre itinéraire sur la voie de circulation principale jusqu'à rencontrer la situation numérotée suivante.
Cas du boule flèche exclusif
C'est au Minis @ The Coast 2008 que nous avons découvert ce mode de navigation, étroitement lié au système standard précédemment évoqué, à la différence près qu'il s'agit ici de ne considérer que les situations strictement dessinées dans le roadbook, à l'exclusion de toute autre situation intermédiaire qui serait différente du schéma proposé.
De prime abord, on pourrait penser qu'il s'agit d'un Rester Sur Voie Principale implicite ; en fait, ce mode de navigation impose de rester sur la voie rectiligne la plus logique possible en tenant compte de la signalisation et de la catégorie des voies rencontrées... jusqu'à rencontrer la situation dessinée dans le roadbook. Inextricable? Incompréhensible? En fait, pas tant que cela...
Pour expliquer tout cela, voici donc le schéma de la zone résidentielle où se déroulaient les réjouissances en B.F exclusif, et les cases du roadbook correspondantes... Pour faciliter la compréhension, j'ai représenté les voies en impasse (trait rouge), ajouté les contrôles lettres qui se trouvaient implantés, ainsi que le signal spécifique "barre oblique orange" implanté par l'organisation pour interdire précisément l'accès à la voie en question par la gauche, c'est à dire dans le sens horaire...
On peut donc raisonnablement se demander comment est-il possible en seulement 3 situations de rentrer dans la zone résidentielle (case 3) et d'en sortir (case 5)!
Prenons l'exemple pas à pas : nous rentrons effectivement dans la zone par le point d'origine en tournant à gauche (vers le Nord du plan - case 3) tout en laissant une voie en face. La situation suivante (case 4) que nous devons maintenant rencontrer est identique au schéma 3 : laisser une voie en face, et virer à gauche.
Or, le carrefour qui se présente à nous est un croisement à 4 voies d'accès, sans aucune restriction de circulation (ex.: sens ou accès interdit, voie sans issue...), ni à gauche, ni à droite, ni en face : il ne correspond donc pas à la situation attendue par le schéma 4, et doit être ignoré ; de fait, nous continuons tout droit (du Sud vers le Nord). Au carrefour suivant, une voie en impasse se profile en face : impossible de continuer tout droit, nous suivons donc la voie la plus logique, en virant à droite (ou vers l'Est). Cas identique au carrefour suivant, où nous laissons à nouveau une voie sans issue en face, tournons à droite (vers le Sud)... et prenons la lettre A.
Après un nouveau virage (vers l'Ouest), nous retrouvons ensuite le carrefour à 4 voies d'accès, que nous ignorons une fois encore pour filer tout droit (de l'Est vers l'Ouest). Le carrefour suivant nous donne la possibilité de virer à droite ou de poursuivre tout droit, ce qui n'est toujours pas la situation attendue en case 4 : nous ignorons encore ce carrefour et poursuivons tout droit (vers l'Ouest).
Carrefour suivant, le signal "barre oblique orange" nous interdit de prendre la boucle par la gauche ou dans le sens horaire (et par là même la lettre B, qui est fausse) : nous prenons ladite boucle par la droite en sens antihoraire, relevons la lettre X et revenons au début de la boucle ; notre schéma 4 symbolisant un carrefour "à l'équerre" ou "à angle droit", le carrefour en bout de boucle ne ressemble toujours pas à la situation attendue, aussi nous poursuivons en remontant notre itinéraire initial en sens inverse (de l'Ouest vers l'Est)... pour retrouver le carrefour initialement délaissé à l'aller qui se présente cette fois conformément au schéma 4. Nous pouvons enfin tourner à gauche (vers le Nord) en laissant effectivement une voie en face.
La case 5 (Té droite) sera beaucoup plus rapide et logique à atteindre, non sans avoir encore laissé une impasse en face...
Un grand merci au passage à Jean-Marie et Vincent qui, ce jour là, nous ont sorti d'un magnifique "pétrin flamand"... finalement assez logique, pour peu qu'on veuille bien prendre le temps d'analyser schémas et carrefours en place!
Cas du boule flèche métré
À l'inverse, dans le cas d'un boule flèche métré, où est précisée la distance entre 2 cases successives, l'organisateur peut s'il le souhaite et si la configuration de l'itinéraire s'y prête ne pas préciser tous les carrefours rencontrés... et n'indiquer de fait que ceux où il faudra changer de direction.
Pour expliquer les
ficelles de ce mode, je vous propose une petite étude du schéma ici à gauche,
extrait du road book des Mini Routes du Nord 2001, dont j'étais
l'organisateur...
Si, à portion d'itinéraire identique, il nécessite moins de cases qu'un boule flèche standard, la lecture des situations du boule flèche métré requiert néanmoins un peu plus de concentration : en plus de la situation à vérifier, intervient le paramètre de la distance à parcourir pour arriver jusqu'à la situation en question.
Les nantis (ce qui n'est pas mon cas!) auront un trip master qui leur annoncera la distance précise de case à case ; les autres (c'est mon cas... et celui de la majorité d'entre nous!) se fieront quant à eux à leur totalisateur kilométrique... et une petite dose de calcul mental, si ce n'est de chance (je m'adresse ici aux propriétaires Miniaques d'une "10 pouces" qui ont remonté un moteur d'origine Métro... à roues en 12 pouces, sans changer le boîtier ou le pignon de prise du compteur : bonjour les infos erronées!).
Nous sommes donc en case 61 (boule flèche standard). L'encadré supérieur gauche de la case 62 nous indique que la situation à venir se situe à une distance de 0,550 km soit 550 mètres de la case 61 (le 0,341 m se réfère aux miles, car il y avait quelques équipages Anglais ce jour là!).
Avant même d'avoir quitté cette situation 61, il est donc primordial d'annoncer au pilote que la prochaine situation 62 (un laissez gauche ou un Y ouvert droite) est à 550 m... 1ère conséquence, toute situation intermédiaire (c'est à dire avant d'avoir parcouru les 550 mètres) même similaire est à ignorer purement et simplement.
Comment s'y prendre sans trip master? À la case 61, le pilote observe son totalisateur kilométrique et considère les 3 derniers chiffres, qui correspondent aux dizaines et unités de kilomètres et aux unités hectométriques (la roulette en jaune).
Pour l'exemple, nous prendrons les chiffres 263, traduits en 26,3 kms. Le copilote annonce la situation 62 à 550 m ; de tête, le pilote calcule : 26,3 + 0,550 = 26,850 kms. Il sait alors qu'entre les repères 268 et 269 de son totalisateur devra se présenter le carrefour tel que décrit dans la situation 62 ; il annonce "26,8 26,9" au copilote qui reporte immédiatement ce "repère compteur" en case 62. Ce réflexe est essentiel surtout si la distance entre 2 cases est importante ; le pilote ne doit pas hésiter à redemander entre 2 cases le "repère compteur" pour éviter de se tromper dans le métrage et donc dans le carrefour...
La distance entre 2 cases est parfois très courte, comme c'est le cas entre les cases 62 et 63 (à peine 50 mètres!), ou longue, comme entre les cases 63 et 64 (plus de 3 kms) ; petite anecdote instructive sur cette dernière situation, elle fut l'objet de bien des tourments le jour de la randonnée cartographique : car sur les 3150 mètres séparant les situations 63 et 64, il y avait pas moins de 3 carrefours identiques, 2 ayant été volontairement omis par mes soins. Beaucoup de Miniaques n'ayant pas vu ou ayant ignoré le métrage se sont ainsi fourvoyés dans la campagne...
Cas du boule flèche sur carte
Autre
possibilité, l'ajout en arrière plan d'un extrait de carte, sur lequel vient
se juxtaposer notre schéma en boule-flèche. Le fond de carte est associé à
la représentation d'une portion plus moins étendue de la zone géographique en
question, et peut comprendre dès lors un comme plusieurs carrefours...
L'extrait ici à gauche (Mini Ronde Flandres Artois 2010 - Étape Béthune / Bailleul - Roadbook 1) démontre, outre l'association possible de plusieurs carrefours sur le même schéma / la même case (3 en l'occurrence), que l'on peut avoir une variante via une orientation du schéma boule flèche inhabituelle (voir ci-dessous, ou cliquer sur le lien), et qu'il convient d'être particulièrement prudent : ne pas hésiter à retourner le roadbook pour bien visualiser le schéma en fonction de votre progression normale.
Variantes... et facéties possibles
Pour visualiser les exemples, cliquer sur le titre de variante
• Saut de page : Comme les cases, les pages du road book sont censées se suivre dans l'ordre numérique... Cependant, l'organisateur un peu coquin (!) peut intervertir volontairement les pages, engendrant le cas échéant une superbe erreur d'itinéraire, surtout si, comble de l'ignominie, les situations s'enchaînent normalement encore pendant quelques cases de mauvaise lecture!!! Avec un feutre fluo, repérez sur le road book la dernière situation "normalement agencée" et apposez un signe distinctif dans la case pour vous souvenir de l'inversion à suivre.
• Alignement des cases : Généralement, le suivi des cases numérotées se fait verticalement ou en colonne (d'abord de haut en bas) ; mais certains organisateurs facétieux peuvent sans prévenir changer le sens de lecture... Et les notes de se lire alors horizontalement ou en ligne (d'abord de gauche à droite). Ce changement peut avoir lieu lors d'un saut de page mais aussi parfois au sein d'une même page (oh là que c'est vilain!). Survenant au bout de quelques pages de lecture en colonne, surtout si on n'a pas pris le soin avant le départ de consulter une première fois son road book, c'est un saut d'attention et de concentration qui là encore peut coûter cher en pénalités... Toujours avec votre feutre fluo, repérez sur le road book la dernière situation "normalement agencée" et apposez un signe distinctif dans la case pour vous souvenir de la modification à suivre.
• Cases mélangées ou méli-mélo : Autre possibilité pour l'organisateur de brouiller les pistes, le mélange des cases, censées être correctement ordonnées soit de haut en bas ou de gauche à droite... et qui sont éparpillées à travers la page! Là encore, une bonne lecture avant le départ ou juste après le départ (si vous recevez votre road book au dernier moment) est le meilleur moyen d'éviter le piège. Toujours au feutre fluo, colorez les situations incriminées, repérez sur le road book la dernière situation "normalement agencée" et apposez un signe distinctif dans la case pour vous souvenir du mélange à suivre. Attention également à la mixité des genres : cases mélangées sur pages différentes... Oui, l'organisateur peut être vraiment "tordu"!!!
• Orientation du schéma boule flèche : Le schéma habituel des cases en boule flèche est aussi appelé schéma "en tulipe", la flèche étant toujours en partie supérieure ou latérale de la case (elle symbolise la fleur), et la boule en partie basse de la case (elle symbolise le pied, ou la racine). Vous pouvez vérifier cette affirmation pour chaque case des extraits ci-dessus. Une autre possibilité de piège est de tout simplement modifier l'orientation de la case sans que cela influe sur la direction à prendre... Bonjour l'erreur si on ne fait que suivre la flèche, sans réaliser d'où on vient réellement! Pour être alors sûr de ne pas vous tromper, n'hésitez pas alors à orienter le road book, de manière à avoir la boule en bas ou en Sud : il devient beaucoup plus facile de décrire l'itinéraire à suivre. Et là encore, un petit coup de feutre fluo pour se souvenir que la case en question comporte un schéma renversé...
• Cases non numérotées ou numérotées anachroniquement : ... case 20, case 21, case 222... Une erreur d'impression? Que nenni, encore un piège, qui peut d'ailleurs être double :
- si le road book comporte au moins 221 cases, cette case est à considérer au moment opportun, c'est à dire après avoir franchi la situation 221, même si un saut de plusieurs pages est nécessaire.
- si par contre il n'en comporte par exemple que 80 ou 180, cette case est à ignorer purement et simplement, puisque la suite numérique n'est pas respectée. Posture identique si vous rencontrez une case sans numéro : à ignorer...
Notez que si l'organisateur modifie son parcours pour une raison particulière, il veillera toujours à préserver une continuité logique soit numérique, soit alphanumérique (avec des lettres au besoin par exemple : case 20, case 21, case 21A, case 21B...), et précisera toujours en quelle situation vous serez censé vous trouver à l'issue de cette modification, notamment si une déviation oblige à annuler plusieurs cases.